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Alors que l’épidémie de coronavirus prend de l’ampleur en France et dans le monde, la Fondation du Souffle souhaite faire un point sur l’état des connaissances de la maladie à ce jour, et rappeler les recommandations des Autorités de Santé pour s’en prémunir et y faire face.

Les coronavirus font partie d’une famille de virus susceptibles d’être à l’origine d’un large éventail de maladies. Ces maladies vont dans l’espèce humaine, du rhume banal à une maladie pulmonaire sévère, responsable d’une détresse respiratoire aiguë. Début janvier 2020, la découverte d’un nouveau coronavirus (COVID-19) en lien avec des cas groupés de pneumopathies a été annoncée par les autorités sanitaires chinoises et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Comme les coronavirus responsables des dernières épidémies (SRAS-CoV et le MERS-CoV), le COVID-19 a très probablement une origine animale

Les personnes les plus à risque :

En l’état actuel des connaissances, il semble que la maladie est bénigne dans 80% des cas, « grave » dans 13,8 % des cas et « critique » dans 4,7 % des cas. Le taux de mortalité est d’environ 1,5 à 3,5 %. La dangerosité du virus augmente avec l’âge et les plus de 60 ans sont les plus à risque. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension, ou d’autres maladies telles que cancers, immunosuppression.

A l’inverse, les enfants font partie des moins menacés par ce nouveau coronavirus et ses complications, probablement en raison d’une immunité acquise récemment avec d’autres virus de la famille des coronavirus.

Et on compte peu de cas graves chez les jeunes de moins de 20 ans alors que la grippe provoque parfois des complications importantes chez les moins d’un an. Mais ils peuvent être porteurs sains du virus, comme beaucoup d’adultes également.

Les spécialistes semblent s’accorder sur le fait que chaque malade infecterait entre deux et trois personnes en l’absence de mesures de contrôle. C’est plus que la grippe (1,3) et comparable au SRAS (3) et au rhume (2). Mais faible comparé à des maladies très contagieuses comme la rougeole (plus de 12) et les rotavirus à l’origine de la gastro (environ 18).

Symptômes

Dans plus de 80% des cas, l’infection est bénigne ou passe inaperçue.

Dans les cas plus sérieux, les symptômes décrits évoquent principalement une infection respiratoire fébrile comme la grippe, avec un écoulement nasal ou une angine, une toux et une fatigue. Certains cas présentent également des difficultés respiratoires et des anomalies pulmonaires.
Dans les cas plus sévères, le patient peut être victime d’un syndrome de détresse respiratoire aigu, d’une insuffisance rénale aiguë, voire d’une défaillance multi-viscérale pouvant entraîner un décès.

Diagnostic et prise en charge :

Pour toute personne ayant séjourné en Chine ou dans une zone où circule activement le virus dans les 14 jours précédents :

  • Surveillez votre température 2 fois par jour
  • Portez un masque chirurgical en présence de votre entourage et en dehors du domicile
  • Réduisez les activités non indispensables (cinéma, restaurant, soirées…) et la fréquentation de lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, établissements d’hébergement pour personnes âgées…)
  • Lavez-vous les mains régulièrement

 

En cas de fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés à respirer :

  1. Contactez rapidement le SAMU centre 15 en signalant un éventuel voyage dans une région affectée
  2. Ne vous rendez pas directement chez le médecin, ni aux urgences de l’hôpital.

 

Conformément à la définition des cas de Santé Publique France, des signes d’infection respiratoire, chez une personne ayant voyagé ou séjourné en Chine ou dans une zone où circule activement le virus dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes nécessitent une prise en charge adaptée.

Les patients potentiellement infectés par le COVID-19 doivent être pris en charge dans l’un des établissements identifiés sur le territoire français. Il n’y a actuellement pas de traitement spécifique vis-à-vis de ce type d’infection à coronavirus. Le traitement est donc symptomatique.

Un test diagnostique développé par le centre national de référence des virus respiratoires (Institut Pasteur) est actuellement disponible en France.

En l’attente du résultat du test biologique qui prouve la présence du coronavirus, des mesures d’isolement et de confinement seront prises (quelques heures sont nécessaires pour obtenir les résultats).Dans de nombreux cas, les tests biologiques ne confirmeront pas la présence du coronavirus mais vous pouvez néanmoins avoir besoin d’être suivi médicalement (par exemple dans les suites de complications d’une grippe saisonnière qui est toujours active en France en mars).

Les gestes barrières

Ces « gestes barrières », relayés par l’OMS et par les autorités sanitaires en France, sont les suivants :

  • se laver les mains régulièrement et longuement avec de l’eau et du savon, ou avec un gel hydroalcoolique
  • éternuer ou tousser dans son coude (ou a minima dans sa main, à condition de bien la laver immédiatement)
  • utiliser des mouchoirs jetables
  • rester chez soi si on est contagieux
  • éviter tout contact rapproché avec les personnes malades (poignées de mains, embrassades, etc.)
  • aérer quotidiennement les pièces de son logement
  • nettoyer et désinfecter régulièrement les surfaces et les objets qui sont fréquemment touchés, comme les poignées de portes.

Les masques chirurgicaux sont uniquement utiles si on est soi-même malade. Porter un masque permet d’éviter de diffuser le virus par voie aérienne, la maladie se transmettant par les postillons, via les éternuements et les toux.

Le port de ce type de masque par la population non malade afin d’éviter d’attraper la maladie ne fait pas partie des mesures barrières recommandées et son efficacité n’est pas démontrée. Les personnes qui n’ont pas voyagé dans une zone contaminée et qui ne sont pas susceptibles d’être touchées par le coronavirus n’ont donc aucun intérêt à porter un masque de protection.

Pour rappel : le masque chirurgical ne constitue pas une barrière contre le coronavirus. Il ne permet donc pas de se protéger contre ce dernier.

En revanche, le personnel médical, qui traite des patients potentiellement à risques, doit obligatoirement porter un masque à coque ( de type FFP2) pendant la durée des consultations. Le port du masque « de protection respiratoire » est aussi fortement recommandé pour l’entourage proche des patients hospitalisés suspectés d’être contaminé par le coronavirus.

Les voies de Recherche :

La communauté scientifique et médicale internationale a permis un partage rapide de toutes les données obtenues, actions qui ont été soutenues et coordonnées par l’OMS. Ainsi, après l’annonce officielle en Chine le 9 janvier 2020 de la découverte du nouveau coronavirus à l’origine de pneumonies, la séquence du génome du virus était partagée, dès le 11 et 12 janvier, avec tous les acteurs scientifiques impliqués dans le monde. En France, l’Institut Pasteur a mobilisé très rapidement ses équipes pour permettre un diagnostic biologique rapide.

Les pistes thérapeutiques suivies actuellement par les scientifiques sont nombreuses. Parmi les candidats actuellement évalués dans des protocoles de recherche clinique, figurent des vaccins, des antiviraux, la sérothérapie, mais aussi d’autres molécules. Certains de ces traitements, déjà utilisés dans d’autres indications, permettent d’espérer une mise à disposition plus précoce que ne l’autorise le développement de médicaments totalement nouveaux.

En particulier, la mise au point d’un vaccin fait l’objet d’efforts importants dans le cadre de partenariats public-privé avec l’industrie pharmaceutique, mais ceux-ci ne seront pas disponibles avant plusieurs mois, et probablement utiles seulement à titre préventif chez des personnes non encore contaminées.

Nouvelles technologies : drones et robots de surveillance ou de désinfection, capteurs de température, cartographie interactive, code QR … :  l »épidémie de coronavirus est également un champ d’action pour les new tech.

Questions-Réponses et Plateforme téléphonique :

Pour toute question sur le coronavirus, le gouvernement a mis en place la plateforme téléphonique d’information « Nouveau coronavirus » : le 0800 130 000 (appel gratuit depuis un poste fixe en France, 7 jours sur 7, de 9 heures à 19 heures). Cette plateforme est ouverte aux personnes qui se posent des questions autour du virus. Cette plateforme n’a pas vocation à recevoir les appels des personnes qui ont des questions médicales liées à leur propre situation : en cas de doute, si elles ont séjourné dans une zone où circule le virus et ont des symptômes évocateurs (fièvre, toux, difficultés respiratoires), elles doivent appeler le SAMU Centre 15, qui les orientera.
Pour les personnes sourdes et malentendantes, une FAQ en ligne est disponible sur le site du Gouvernement.

Le gouvernement met aussi à disposition du public un site Internet dédié au Covid-19.

 

article Fondation du Souffle   05/03/2020