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TABAGISME PASSIF : une source de pollution et des risques encore trop méconnus

On oublie trop souvent que le tabagisme environnemental est la première source de pollution de l’air intérieur. Le tabagisme passif est nocif, surtout pour les personnes les plus à risque que sont les bébés et les enfants. Le point sur ce que l’on sait aujourd’hui.

Tabagisme passif, de quoi parle-t-on ?

Le tabagisme passif est le fait d’inhaler involontairement la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs. La fumée respirée directement par le fumeur (courant principal) a une composition très différente de celle qui s’échappe latéralement de la cigarette (courant secondaire), ou de celle rejetée par le fumeur (courant tertiaire). La fumée du courant secondaire contient davantage de toxiques (monoxyde de carbone, oxydes d’azote…) et de cancérogènes (goudrons, benzène…) que celle du courant principal. Ce courant secondaire est plus toxique que la fumée inhalée directement par le fumeur.

En outre, ces substances nocives restent présentes dans l’environnement même lorsque plus personne ne fume, même en ouvrant les fenêtres et en utilisant des filtres à l’air. Les substances nocives de la fumée du tabac s’incrustent des semaines voire des mois dans une pièce. Elles sont en partie absorbées par les tissus d’ameublement et continuent d’être émises plus tard dans l’air.

Quels sont les risques du tabagisme passif ?

De nombreuses études épidémiologiques ont montré que le tabagisme passif présentait des risques pour la santé et que ces effets sont d’autant plus marqués lorsque l’intensité et la durée de l’exposition sont importantes.

L’enfant et le fœtus sont particulièrement sensibles à la fumée du tabac, de même que les personnes atteintes de maladies cardiaques ou respiratoires.

Pour les enfants exposés au tabac, les risques de mort subite, de bronchites, d’asthmes et d’otites sont accrus. Pour les adultes, le risque de développer des maladies cardiaques croît de 25 %. Les maladies coronariennes (angine de poitrine et infarctus du myocarde) constituent le risque majeur de mortalité liée au tabagisme passif.

Des travaux de recherche récents montrent que, chez les non-fumeurs, une exposition unique d’une demi-heure à la fumée passive suffit à affaiblir le cœur temporairement.

Le tabagisme passif double également les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Le tabagisme passif augmente également les risques de cancers, principalement de cancers du poumon, des sinus et des fosses nasales.

Pour l’Académie de Médecine (1), la fumée de tabac constitue ainsi « la source la plus dangereuse de pollution de l’air domestique, en raison de sa concentration élevée en produits toxiques mais aussi parce que l’on y est exposé à tout âge et pendant des périodes beaucoup plus longues que celles où l’on subit une pollution atmosphérique extérieure ».

 

article Fondation du souffle